Article scientifique mis en ligne le 22 mars 2021.
« Un fait particulier, divers, dans la vie de Marcel-Lenoir : Dénouement d’une scène dramatique…
Compte rendu de la tentative d’assassinat avec préméditation de Zoé Chappé sur Marcel-Lenoir… »
Par Marie-Ange Namy
Nous devons renseigner et rendre compte ici un fait tout particulier qui survient dans la vie de Marcel-Lenoir, lors de l’année 1917, comme un coup de théâtre dramatique : un fait divers. Il s’agit d’une tentative d’assassinat avec préméditation de son ancienne compagne Zoé Chappé[1] qui aurait pu coûter la vie de l’homme et de l’artiste, qui, miraculeusement, survécut.
Avant nos recherches, la connaissance de cet évènement, teintée de plusieurs zones d’ombres, demeure encore relative, voire, parfois, inexacte. Soulignons qu’en 1994, Catherine Manuel évoque dans ses écrits, cet évènement mais de façon quelque peu imprécise, sans en renseigner la date, le lieu et les circonstances exactes[2]. L’autrice note d’abord : « un évènement dramatique, au milieu de la guerre », « un excès de désespoir », « un tir à bout portant, une balle de revolver dans la poitrine ». Elle précise très justement que cet évènement est survenu suite à une rupture de Marcel-Lenoir après une liaison de Zoé avec un gendarme et se réfère aux écrits de Stanislas Fumet, confident de l’artiste[3]. Elle rappelle avec justesse l’hospitalisation de l’artiste en l’Hôpital de Montauban, sa guérison ainsi que l’extraction trop délicate de la balle et le choix des médecins de l’y laisser. Elle évoque le procès de Zoé Chappé au Tribunal de Montauban où elle rapporte un détail poignant, la tirade prononcée par Marcel-Lenoir devant un témoin assistant au procès : « Ne la condamnez pas, elle a fait ça par amour ». Enfin, l’autrice relève les poumons affectés de l’artiste et la nécessité d’une cure dans l’Ain, à Hauteville où elle remémore alors sa nouvelle rencontre avec Madeleine Fusch, jeune réfugiée d’Alsace Lorraine, sa future épouse. En fin de catalogue, nous pouvons également lire dans sa chronologie : « Vers 1917 Sa maîtresse, Zoé Chappé, tente de l’assassiner ; séjour à l’hôpital de Montauban[4] ». En outre, en ce qui concerne le lieu, les sources orales ont gardé et transmis à Montauban, un souvenir erroné, celui de l’Hôtel du Commerce, place de la Cathédrale, comme lieu de cette sombre histoire, il n’en est rien.
Dès lors, nos investigations fructueuses nous permettent d’éclairer avec précision et exactitude ce fait divers, que ce soit les éléments clés, la date, le 24 mai 1917, l’heure, vers 8h00 du matin, le lieu, Le Grand Hôtel des Quatre-Saisons, situé 24 rue Bessières, près la poste, à Montauban, les circonstances, une rupture rythmée de disputes. Ainsi, ce sombre épisode de la vie de Marcel-Lenoir intervient lors de l’année 1917, en pleine guerre, alors que Marcel-Lenoir, réformé pour raison de santé, trouve refuge avec sa compagne, dans le Tarn-et-Garonne, en la commune de Bruniquel, dans un logis situé devant le château, à l’abris de la guerre. Les relations entre Marcel-Lenoir et Zoé Chappé se délitent et s’enveniment cette année-là, suite, en effet, à la tromperie de Zoé avec un gendarme. Le 21 mai, en leur logis de campagne de Bruniquel, suite à une dispute, Marcel-Lenoir décide de rompre avec Zoé, il la quitte, abandonne le logis et se dirige vers sa ville natale de Montauban. Il s’enquête d’une chambre, qu’il trouve en l’Hotel des Quatre-Saisons, situé 24 rue Bessières, près de la poste, dirigé par le propriétaire, Marcelin Vignals. Le 23 mai, Zoé retrouve Marcel-Lenoir et une nouvelle dispute se fait entendre et l’artiste notifie à nouveau sa séparation irrévocable. Aussi, Zoé Chappé programme de le tuer et va s’enquérir d’un révolver ainsi que de 25 cartouches. Dès le lendemain, le 24 mai, vers 8 heures du matin, Zoé Chappé, arme chargée, rejoint l’hôtel des Quatre-Saisons et espionne, dans un couloir, la sortie de Marcel-Lenoir de sa chambre. Celui-ci, ayant ouvert sa porte, Zoé Chappé pénètre aussitôt dans la chambre et lui demande de reprendre la vie ensemble mais Marcel-Lenoir s’y oppose. Aussi, elle lui tire un coup de révolver, qui le heurte, lourdement, au cœur de la poitrine. Dès lors, Marcel-Lenoir s’échappe et la bouscule. Puis, Zoé Chappé tire à deux nouvelles reprises, l’un d’eux, visant Marcel-Lenoir, ne lui provoque heureusement qu’une simple égratignure sur l’avant-bras gauche. Grâce aux soins précieux prodigués en l’Hôpital de Montauban par les Docteurs Lacaze, médecin des pauvres de Montauban et Camille Soula, grand ami et fidèle médecin de l’artiste, Marcel-Lenoir peut survivre à cette lésion gravissime. Toutefois, comme le souligne très justement Catherine Manuel, la balle, logée près du cœur, n’ayant pu être extraite, elle en suit les oscillations. En dépit de démarches de Marcel-Lenoir afin qu’il n’y ait pas de procès contre Zoé Chappé, la justice s’empare néanmoins de l’affaire. Zoé Chappé est immédiatement arrêtée. Le 24 juin 1917, un mois après les faits, celle-ci est mise en liberté provisoire. Le jeudi 27 septembre 1917, à midi, s’ouvre le procès du jugement de Zoé Chappé au Tribunal de Montauban, sous la présidence de Molas, conseiller à la cour d’appel de Toulouse, assisté de Gouard et Mirabel, juges au siège. L’inculpée reconnaît les faits. Le procureur de la République soutient l’accusation. Maître de Maulde présente prestement la défense de l’accusée. Aussi, suite à un temps court de délibération, un quart d’heure, le jury statue une décision négative et dès lors, Zoé Chappé, veuve Bouygues, est acquittée.
Pour ce qui est des sources manuscrites, tout d’abord, Marcel-Lenoir, lui-même, nous renseigne sur le sujet. Il tient, en effet, à nous relater, à postériori, ce fait marquant dans Essai sur ce que fut ma vie d’artiste, manuscrit sur sa vie d’artiste, daté d’octobre 1920, conservé au Musée Marcel-Lenoir. Aussi, donnons-lui la parole en premier lieu. Marcel-Lenoir évoque d’abord les circonstances, son chagrin, sa rupture avec Zoé et l’abandon du logis de Bruniquel : « J’avais prié un de mes amis de venir me voir à Bruniquel, ce pour qu’il tente de trouver un remède à mon mal, que je savais n’être dû qu’à ce maudit chagrin. (…) Sa visite me fut salutaire ». Il continue : « Le lendemain à l’aube, je me levais et prévenais celle cause de mon mal que je fuyais la demeure et que jamais elle ne me reverrait, ce disant, j’ouvris brusquement la porte et ouvrant de toute mes forces je regagnais la route qui devait me conduire à la station prochaine, où je devais prendre le train pour ma ville natale. (…) Quand je fus certain qu’il m’était impossible de percevoir un bout de côteau du village que je venais d’abandonner, mon mal parut s’apaiser et ma volonté renaitre et ceux qui me virent prendre le train ne pouvaient se douter de la peine qui venait de m’envahir ». Il poursuit : « Dans la matinée je me rendis en ma ville natale chez un ami d’enfance et ne put m’empêcher de lui conter ce que je venais de faire. Déjeuner avec nous dit-il et laisse de côté à présent cette vilaine histoire. Ton Art te consolera ». Marcel-Lenoir conte alors : « Comme mon ami ne pouvait m’offrir le coucher. Le soir je me mis en quête d’une chambre d’hôtel. La liberté m’avait ramené le sommeil je ne m’aperçus pas que depuis longtemps le jour était levé et que à peine mes yeux s’entrouvraient, je sautais du lit et songeais à ma toilette………. Une porte entrouverte, une femme apparaît, « un revient avec moi où je te tue », une réponse négative de ma part, un bruit sec, mes bras se lèvent, un autre bruit sec, un troisième que j’entends à peine ». Puis, il raconte : « Une rumeur, une atmosphère blafarde, des têtes supposées tendues vers moi, un froid désagréable aux ongles, puis l’oubli. J’avais parait-il été atteint par un projectile le premier dans la région du cœur, tiré à bout portant par celle que la veille, j’avais abandonné. Je devais rester paraît-il sans connaissance durant 3 jours à l’hôpital où l’on m’avait fait transporter. Je tiens ici à dire toute ma reconnaissance aux docteurs Lacaze et Soula pour les soins dont ils m’entourèrent ». Il ajoute : « Ici il est un détail que je dois donner lorsqu’à l’hôtel où sur le plancher j’étais allongé, la justice vînt m’interroger, il paraît que je répondis avec une lucidité extrême, demandant l’élargissement de celle qui venait d’accomplir ces gestes, dictant mes dernières volontés et plaisantant sur l’accident qui venait de m’arriver. Quand les amis me venaient voir sur mon lit d’hôpital, que je n’avais encore repris connaissance, je faisais jouer, disant qu’au fond, ce n’était guère qu’un fait divers se passant ». Il précise aussi : « La blessure m’ayant anémié, le mal reprenait de plus belle son emprise. Mais tout de même, je trouvais la force de pouvoir dessiner ou peindre quelque peu. L’amitié que me témoignaient mes camarades d’enfance me réconfortait mais l’engin, le projectile, placé près du cœur et le gênait dans ses battements, finissait par m’anémier, et quand je quittais l’hôpital vraiment j’étais aboulique donc sans volonté aucune, aucune ». Puis, Marcel-Lenoir évoque la justice : « La justice s’était emparée de l’affaire malgré mes démarches. Le jour du jugement en cours d’Assises je me montrais si tellement monstrueux et si digne d’être à la place de l’accusée que malgré les aveux et la préméditation reconnue, les jurés furent unanimes à reconnaître que si je tenais tant à son acquittement, on ne voyait pas pourquoi on ne m’accorderait pas cette satisfaction. Cette journée devait être celle où je recouvrais un excès de volonté pour défendre celle que tout homme eut défendu comme je l’avais fait, s’il se fut trouvé à ma place ». Marcel-Lenoir raye alors cette phrase : « Je devais un an après faire abandon de mon œuvre exécutée jusqu’à l’instant où j’abandonnais celle qui eut par son geste un geste si péniblement malheureux et si profondément inutile ». Aussi, Marcel-Lenoir conte son mal-être et la complexité de son psychisme : « Pour tenter de me guérir je passais ma vie en chemin de fer allant d’un pays dans un autre, sans cependant pouvoir y demeurer, j’étais accompagné, toujours, toujours, j’étais obsédé par cette peur que je ne pourrai plus peindre et que j’avais commis une lâcheté en abandonnant celle qui m’aidait dans ma tâche. Je n’avais qu’une idée Revenir. Et pourtant je savais que revenir vers elle s’était me détruire et ma cervelle anémiée ne pouvait se sortir de cette terrible impasse… ». Marcel-Lenoir confie : « un esprit en peine », « une surexcitation telle que je n’eus plus qu’une idée rentrer à paris et aller me faire soigner dans une maison spéciale à ce genre de maladies nerveuses. Ah ce voyage, où je tordais mes bras comme une robuste laveuse tord son linge fraichement sorti de l’eau pour l’assécher, il me souvient d’avoir pris de la rivière un verre de cristal et de l’avoir brisé sur mon front, les pleurs continus. Cette crainte de pénétrer dans une maison de demi fou d’où je ne sortirai jamais. J’eusse voulu malgré mon extrême souffrance qu’il ne se terminasse jamais. J’ajoutais à ma hantise déjà extrême, l’idée d’une captivité durant toute ma vie, chez les demis déments et plus je pressentais l’approche de Paris et plus les nerfs se donnaient libre cours impuissant que j’étais à les dompter ». Il écrit : « le lendemain de mon arrivée, je me fis accompagner dans une maison de santé ». La liberté de parole avec le docteur rééquilibre l’artiste et celui-ci demande un travail manuel, il passe ainsi plusieurs jours à compter l’argenterie de la maison. Puis, il ressent le besoin de dessiner et effectue plusieurs dessins, plus tard exposés, dit-il. Sa chambre est alors devenue : « le salon de réception des moins malades ». Au bout de deux mois, Marcel-Lenoir quitte cette maison de santé avec l’accord du docteur et choisit d’aller passer sa convalescence à la montagne : « Le Docteur signa ma levée d’écrou, cher docteur Buva qui m’avait si bien aidé à me remettre, pardonnez-moi ce plaisir de faire un mot car trop de bienveillance pour vos malades est en vous pour que l’on ose comparer votre maison de soin pour une prison[5] ».
Aussi, nous devons désormais rendre compte du dépouillement des sources manuscrites et imprimées, comptes-rendus de justice et articles qui les relayent dans la presse, conservés notamment aux Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Nous tenons à remercier vivement Jérôme Cras ainsi que son équipe pour leur accueil chaleureux et leur enthousiasme pour nos recherches sur Marcel-Lenoir. Avec la notoriété de Marcel-Lenoir, il semblait évident que la presse montalbanaise et même toulousaine rendit compte de ce qu’il advint. En effet, nous avons effectué plusieurs découvertes cruciales aux Archives départementales de Montauban ainsi qu’aux archives des bibliothèques toulousaines. Le 25 mai 1917, La Dépêche de Montauban et de Toulouse, diffusent toutes les deux le même article et relatent la tentative d’assassinat : « Drame passionnel : « Montauban, 24 mai. – Ce matin, vers huit heures, une femme a tiré deux coups de révolver sur M. Jules Oury, artiste peintre et sculpteur, de passage à Montauban, avec lequel elle vivait maritalement. M. Oury a été atteint assez grièvement au moment où il sortait de l’hôtel des Quatre-Saisons, rue Bessières. La coupable a été arrêtée. Le parquet s’est transporté sur les lieux pour procéder à la confrontation et à la continuation de l’enquête[6] ». En outre, nous avons également découvert un article relayé dans la presse parisienne, lors de notre dépouillement de celle-ci et plus particulièrement d’une revue dirigée par Henry Lapauze qui relate l’évènement, La Renaissance, politique, économique, littéraire et artistique, un article anonyme informe le 9 juin 1917 : « Tragique accident. Un artiste du talent le plus original, et dont le succès en ces derniers temps s’est affirmé, M. Marcel-Lenoir, vient d’être victime d’un accident qui aurait pu avoir les plus tragiques conséquences. …Une balle de révolver ayant effleuré le thorax, une seconde balle a pénétré tout près du cœur et, à l’heure actuelle, on n’a pu encore l’extraire. M. Marcel-Lenoir est soigné à l’hôpital de Montauban. On espère le sauver[7] ». Dans la presse toulousaine, Le Midi Socialiste, en date du jeudi 21 juin 1917, il est indiqué : « Tarn-et-Garonne, Montauban. Nouvelles » : « Marcel-Lenoir ayant été complètement et rapidement rétabli, l’affaire de tentative de meurtre dont il fut la victime sera très probablement correctionnalisée[8] ». Un mois après l’évènement, dans La Dépêche de Montauban, en date du 24 juin 1917, un second papier indique que l’auteure des faits est mise en liberté provisoire : « La nommée Marie-Zoé Chappe, qui avait été arrêtée pour la tentative de meurtre sur le peintre Marcel Lenoir, a été mise en liberté provisoire[9] ». La Dépêche, en date du 29 septembre 1917, relate le jugement et l’acquittement de Zoé Chappé : « Tarn-et-Garonne Cour d’Assises Tentative d’Assassinat. La troisième session de la cour d’assises, en 1917, s’est ouverte à midi, le jeudi 27 septembre, sous la présidence de M. Molas, conseiller à la cour d’appel de Toulouse, assisté de MM. Gouard et Mirabel, juges au siège. La première affaire appelée concerne la nommée Zoé Chappe, veuve Bouygues, née à Villotte (Meuse), âgée de 42 ans, domiciliée à Bruniquel, sans profession, inculpée de tentative d’assassinat. Voici les faits qui lui sont reprochés par l’acte d’accusation : Depuis près de huit ans, la nommée Zoé Chappe, veuve Bouygues, était la maîtresse du sieur Jules Oury, dit Marcel Lenoir, artiste peintre à Paris. Le 21 mai dernier, à Bruniquel où le ménage était venu se fixer, une scène éclata, comme il s’en produisait souvent entre les amants. Oury résolut de se séparer de sa maîtresse et après lui avoir notifié sa décision, il la laissa à Bruniquel ; il se rendit à Montauban où il s’installa à l’hôtel des Quatre-Saisons. Le 23 mai, l’accusée étant parvenue à rencontrer son amant, une nouvelle scène éclata au cours de laquelle Oury lui signifia à nouveau sa décision formelle d’une rupture définitive. La veuve Bouygues conçut alors le projet de le tuer et acheta dans ce but un révolver et vingt-cinq cartouches. Le lendemain 24 mai, vers 8 heures du matin, la veuve Bouygues qui avait chargé son arme, se rendit à l’hôtel des Quatre-Saisons et guetta, dans un couloir, le moment où son ancien amant sortirait de sa chambre. Oury ayant ouvert sa porte, elle entra dans sa chambre et lui demanda de reprendre la vie commune mais elle se heurta à un nouveau refus. Elle lui tira un coup de révolver qui l’atteignit en pleine poitrine Oury s’en fuit en la bousculant, et l’accusée fit encore feu à deux reprises, l’un des coups de révolver dirigé sur Oury ne lui occasionna qu’une légère éraflure à l’avant-bras gauche. La victime a pu survivre à la très grave blessure qui lui a été faite, mais la balle n’a pu être extraite, logée près du cœur, dont elle suit les mouvements, elle peut occasionner dans l’avenir de graves complications. L’accusée n’a pas d’antécédents judiciaires, les renseignements recueillis sur son compte sont bons. L’inculpée reconnaît les faits. M. le procureur de la République soutient l’accusation Me de Maulde présente habilement la défense de l’accusée. Après un quart d’heure de délibération, le jury rapporte un verdict négatif. En conséquence, Zoé Chappe, veuve Bouygues, est acquittée[10] ».
Ainsi s’achève le dénouement de cet évènement qui, rappelons-le, aurait pu avoir les plus tragiques conséquences, celle de la vie d’un homme et d’un artiste. La vie sauve, quel pardon il ait pu faire, qu’il ait ensuite offert son œuvre d’alors, à celle, auteure de ces sombres faits, Marcel-Lenoir sera marqué pour la vie par cet évènement, douloureusement, dans son esprit, dans sa chair ainsi que dans une huile sur toile encore non localisée mais dont le Musée Marcel-Lenoir conserve peut-être deux esquisses, œuvre qu’il intitule : Le Christ assassiné[11]!…
[1] Nous pouvons souligner selon nos recherches que Zoé Chappé (1874-1951) partage la vie de Marcel-Lenoir de 1909 à 1917, elle est une ancienne partenaire de Bal, elle est mannequin, modiste, couturière.
[2] Catherine Manuel : Marcel-Lenoir, 1872-1931, catalogue d’exposition, Musée Ingres, Montauban, 30 juin-2 octobre 1994, p.22-23.
[3] Stanislas Fumet : Histoire de Dieu dans ma vie, Fayard-Mame, Paris, 1978, p.98.
[4] Catherine Manuel : Marcel-Lenoir, 1872-1931, catalogue d’exposition, Musée Ingres, Montauban, 30 juin-2 octobre 1994, p.91.
[5] Archives Musée Marcel-Lenoir : documentation Marcel-Lenoir. Marcel-Lenoir : Essai sur ce que fut ma vie d’artiste, manuscrit inédit, daté d’octobre 1920, p.261-270.
[6] Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Article Anonyme : « Drame passionnel » dans La Dépêche, n°17761, vendredi 25 mai 1917, Montauban. Cote PER 360 Art. 1917.
[7] Anonyme : « Tragique accident » dans La Renaissance, politique, économique, littéraire et artistique, cinquième année, n°12, 9 juin 1917, Paris, p.12.
[8] Anonyme : « Tarn-et-Garonne, Montauban. Nouvelles » dans Le Midi Socialiste, n°4824, jeudi 21 juin 1917, Toulouse.
[9] Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Article Anonyme, sans titre, dans La Dépêche, n°17791, 24 juin 1917, Montauban, p.3. Cote PER 360 Art. 1917.
[10] Archives départementales de Tarn-et-Garonne. Article Anonyme : « Tarn-et-Garonne. Cour d’Assises. Tentative d’Assassinat » dans La Dépêche, n°17889, 29 septembre 1917, Montauban, p.3. Cote PER 360 Art. 1917.
[11] Le critique Christian Schmidt le relate dans un article. Voir Christian Schmidt : « Dans l’ombre du peintre montalbanais Marcel-Lenoir » dans La République du Sud-Ouest, 20 août 1949.